"AUCUN PEUPLE NE NAIT BONNE NATION, AUCUN HOMME NE NAIT BON CITOYEN, MAIS POUR TOUS LES DEUX C'EST UN PROCESSUS. UNE SOCIÉTÉ QUI SE COUPE DE SA JEUNESSE BRISE SA LIGNE DE VIE" Koffi ANNAN Ancien SG de l'ONU

samedi 26 novembre 2011

20 ans aprés la conference nationale : le bilan

La conférence nationale fait partie de l'histoire d'un peuple et d'un pays digne d'être célébrée et commémorée, c'est un pan du passé de la nation qui mérite d'être ressassé. Les premières autorités de la 7ème République ont le mérite aujourd'hui d'y avoir pensé et d'y consacrer du temps, de l'énergie et de l'argent. Cependant, la principale question qui vient à l'esprit de ceux qui ont vécu ces moments d'extase démocratique est : quelles sont les acquis de la conférence et que sont-ils devenus à l'épreuve du temps ? D'ailleurs, les réponses à une telle question intéresseraient aussi des millions de jeunes d'après conférence aujourd'hui sur le point d'être dans la vie active. Oui, 20ans après, qu'est-ce qui reste de l'héritage de la conférence nationale ? Pas grand-chose, disons le tout net. Cela n'enlève en rien au mérite de la conférence nationale. Cette dernière a été l'aboutissement d'un processus et le point de départ d'un autre, c'est-à-dire le fruit d'une aspiration légitime et populaire menée par les forces vives de la nation, les forces progressistes mais aussi, le début de la formalisation de la démocratie au Niger. La conférence Nationale souveraine a été l'occasion unique et historique d'un débat ouvert et franc entre toutes les composantes de la nation, elle a libéré la parole et les opinions, elle a conduit à l'installation d'un contexte démocratique. Les acquis formels de la conférence nationale s'arrêtent là. 98 jours d'empoignades, de débats, de discussions mais aussi (reconnaissons le) de déchirement étaient nécessaire à l'époque pour partir sur des nouvelles bases. Mais apparemment insuffisant pour apporter le vraie changement auquel aspirait légitimement le peuple de la nation nigérienne. En effet, il aurait fallu que les acteurs aillent au-delà des désidératas conjoncturels pour faire une vraie révolution. Une révolution dans les mentalités, une révolution dans les mœurs sociopolitiques, une révolution dans les actes. Cette révolution, les nigériens n'ont jamais pu la réaliser en 20ans malgré les bonnes résolutions de la conférence nationale souveraine et le chemin qu'elle semblait avoir pourtant tracé. Les nouveaux maitres se sont confondus à ceux d'hier, les sauveurs ont repris les habilles des anciens bourreaux. Aujourd'hui, comme avant la conférence nationale, l'impunité est érigée en règle, la corruption en vertu. Le développement socioéconomique et le bien être qu'on a promis aux nigériens restent un mirage. Le pays n'a jamais pu décoller de la dernière place du classement de l'indice de développement humain. Même le processus démocratique qu'on disait irréversible à connu plusieurs assauts. Trois coups d'Etat suivis de trois transitions, quatre Républiques et autant de constitutions épuisées en seulement 20 ans. Heureusement, le peuple à tenu bon, il reste debout malgré les déceptions, malgré les rêves brisés et les promesses non tenues. Peut être que ce régime va changer les choses, peut être que la 7ème République est la bonne. En tout cas, elle s'est largement inspirée des erreurs du passé dit-on. Cette fois pour tirer un bilan, le vœu des nigériens ce que le prochain rendez-vous ne soit pas dans 20 ans mais en 2016 date des prochaines élections générales.

Par Abdourahamane
YOUNOUSSA

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